Charles Delhez
Ce Dieu inutile – XII
Jésus-Christ est celui que nous espérons lorsque nous cherchons le coeur de notre ami. A la manière de saint Irénée de Lyon, je dirais: La réalité invisible que l’on désire en tout homme, c’est le Christ, et la réalité visible en laquelle on désire le Christ, c’est chaque homme. Tel est le mystère de notre foi: en toi, j’aime Dieu qui s’est fait homme et qui s’est révélé plus intime à toi-même que toi. Ta véritable personnalité est cachée en Dieu. Quand je marche vers toi, c’est Lui que je cherche. Lorsque je Le cherche, c’est toi que je rencontre. Car Dieu s’est fait mon prochain le plus proche.
Cependant, mon frère ne peut devenir celui en qui Dieu s’offre à moi que si je le regarde comme un absolu. Dès que je veux le posséder ou l’utiliser à mon service, il fait barrage à la venue de Dieu et cesse d’être le sanctuaire de la Rencontre. Pour boire Dieu à la source de l’autre, il faut en être assoiffé et, pour cueillir l’Amour au coeur de toute amitié, il faut être désintéressé.
Au bout de l’Histoire, nos yeux émerveillés, s’ouvriront: C’était donc Lui! Et nous verrons le visage du Seigneur en pleine clarté. Dans le même regard noius découvrirons tous ceux que nous avons aimés, illuminés d’une indicible beauté. Car la beauté mystérieuse de ceux que nous aimons, c’est le Christ.
Charles Delhez, Ce Dieu inutile (coll. Foi Vivante/Lumen Vitae & Fidélité, 1995)
image: Charles Delhez (cathobel.be)