Morceaux choisis – 33 / Augustin d’Hippone

Henry Scott Holland

(attribué à Augustin d’Hippone)

Ne pleure pas si tu m’aimes, si tu savais le don de Dieu et ce que c’est que le Ciel! Si tu pouvais d’ici, entendre le chant des Bienheureux, et me voir au milieu d’eux! Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux les immenses horizons et les nouveaux sentiers où je marche! Si, un instant, tu pouvais contempler comme moi la Beauté devant laquelle toutes les beautés pâlissent! Quoi… ? tu m’as vu… tu m’as aimé dans le pays des ombres et tu ne pourrais ni me revoir, ni m’aimer dans le pays des immuables réalités?

Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient, et quand, un jour que Dieu seul connaît et qu’Il a fixé, ton âme viendra dans le Ciel ou l’a précédée la mienne… Ce jour-là, tu me reverras et tu retrouveras mon affection purifiée. A Dieu ne plaise qu’entrant dans une vie plus heureuse, je sois infidèle aux souvenirs et aux vraies joies de mon autre vie et sois devenu moins aimant!

Tu me reverras donc, transfiguré dans l’extase et le bonheur, non plus attendant la mort, mais avançant, d’instant en instant, avec toi, dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie! Alors… essuie tes larmes et ne pleure plus… si tu m’aimes!

Saint Augustin d’Hippone, Ne pleure pas si tu m’aimes (jepoeme.com)

image: Bora Bora / Polynésie (recif-tapete.fr)

Print Friendly, PDF & Email

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications

Regards ignatiens – 47

Regards ignatiens – XXXXVII Ignace de Loyola Le propre et l’habitude du bon esprit est d’augmenter le courage et les forces en ceux qui agissent

Print Friendly, PDF & Email