Ce Dieu inutile – 23

Charles Delhez

Ce Dieu inutile – XXIII

Si en tout acte nous avons cherché le visage du Seigneur – et tel est bien le sens ultime de l’éthique pour un chrétien – nous Le verrons et ce sera notre joie éternelle. Il n’y a pas de récompense différente de ce que nous avons toujours, parfois obscurément, recherché: Jésus-Christ Lui-même et, à travers Lui, le Père. Ce mot récompense est le plus impropre qui soit. Si Dieu Lui-même est notre lot, qui pourrait faire valoir son droit à pareil héritage? Le Royaume de Dieu n’est pas un salaire, mais la gratuité suprême d’un Dieu qui nous a créés pour nous épouser. Dieu ne paie pas Ses dettes vis-à-vis de l’homme en lui octroyant une place au paradis en échange du bien qu’il a fait. Au contraire, pour que Dieu puisse nous accorder l’entrée, il faut qu’Il redouble d’amour en nous pardonnant. Ce n’est pas notre bonne conscience qui peut nous offrir le ciel, mais le pardon de Dieu.

La vie jaillit de la mort. Ce que l’homme n’osait espérer, il le reçoit, dans l’action de grâces, des mains de son Dieu. Rien ne justifie l’éternité ni ne l’exige. Cependant, tout y aspire. La vie a déjà un sens par elle-même et beaucoup s’en contentent. Mais Jésus-Christ nous apporte un surcroît de sens par Sa Résurrection. La vie éternelle est gratuité extrême où la vie déborde en pur excès et s’enchante dans la surabondance de l’amour. Elle est l’aurore inattendue du matin de Pâques qui a surpris les disciples et qui noius étonne encore. Nous n’osons y cropire tant c’est inespéré, mais secrètement et profondément désiré.

Charles Delhez, Ce Dieu inutile (coll. Foi Vivante/Lumen Vitae & Fidélité, 1995)

image: Charles Delhez (cathobel.be)

Print Friendly, PDF & Email

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications