Ce Dieu inutile – 28

Charles Delhez

Ce Dieu inutile – XXVIII

Pour un prêtre, la confession est une oeuvre aussi exigeante que belle: il est invité à rejoindre son frère et à porter avec lui le poids du mal qui le ronge. Au coeur de cette compassion, il offre une parole d’espérance et des mots de pardon. Qu’elle est belle cette Eglise où celui qui peine sous le fardeau peut toujours croiser quelqu’un à qui ouvrir sa détresse et devant qui se présenter à visage découvert! Dans cette relation, il sait que Dieu se compromet et qu’Il reçoit ceux que les hommes accueillent. Pourvu qu’on ne perde jamais cette richesse pour se contenter de cérémonies collectives et anonymes! En tant que prêtre, je puis dire toute la joie que m’apporte ce sacrement, écho de la joie du Père Lui-même. C’est celle du berger qui fait la fête pour la centième brebis enfin retrouvée.  

L’aveu au prêtre ne devrait pas être une corvée ou un acte pénible, même s’il demande parfois un effort. Il est une chance – une grâce – offerte à chacun de ne pas rester muet et emmuré dans sa prison. Dans l’Eglise, je peux toujours trouver quelqu’un à qui dire le mal qui me ronge et que je ne puis confier à personne. Sur ma route, Dieu a mis des hommes pour me dire en Son nom: Tu es encore aimable et tu mérites toujours ma confiance. Me confesser, c’est rencontrer quelqu’un devant qui laisser tomber mes masques. Et je suis assuré qu’il m’accueillera.

Et la pénitence que donne le confesseur? Elle n’est pas une punition, mais le signe choisi avec le prêtre, qui traduira que ma vie est vraiment renouvelée et renaît, comme le regain… 

Charles Delhez, Ce Dieu inutile (coll. Foi Vivante/Lumen Vitae & Fidélité, 1995)

image: Charles Delhez (cathobel.be)

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