Ce Dieu inutile – 29

Charles Delhez

Ce Dieu inutile – XXIX

J’aime l’Eglise. Celle qui me réjouit chaque fois que je la regarde tandis qu’avec elle je célèbre l’Eucharistie. Celle qui me fait souffrir quand son visage n’est pas tel que je crois qu’il devrait être. Celle qui, en d’innombrables petites communautés parsemées de par le monde, fait espérer un printemps pour l’humanité. Celle qui, dans le secret du silence et de la prière, a les yeux clairs de Marie et son oui franc.

Que serais-je sans elle? Elle m’a annoncé Jésus Christ et m’a engendré à la vie de l’Esprit. Elle m’a fait rencontrer d’autres croyants pour partager les mots de la Bonne Nouvelle et habiter en frères tous ensemble. J’ai trouvé dans l’Eglise une immense famille (cf. Mc 10, 29-30), avec sa tendresse, ses amitiés et ses querelles, comme dans toute famille. Et je sais que l’amour en elle sera toujours le plus fort, malgré tous les faux pas, puisqu’elle est le fruit d’une promesse: Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20).

L’Eglise est un vase où se recueille toute la gratuité divine. Elle est la coupe de l’Alliance, modeste signe que Dieu veut écrire avec les hommes une histoire de lumière. Elle est cet espace de célébration où les grands événements de la vie viennent retentir et chanter le Mystère qui les habite. Elle est offerte à ce monde, livrée à lui, au nom de Jésus Christ.

Son coeur est l’Eucharistie qui va de pair avec le lavement des pieds, humble service du frère. En son sein, le pauvre et le petit ont droit à une place de roi, car le Royaume est pour eux et pour chacun de nous dans la mesure où nous leur ressemblons. Et parfois aussi, Judas se trouve dans ses rangs, mystère de la liberté humaine et souffrance de Dieu.

Charles Delhez, Ce Dieu inutile (coll. Foi Vivante/Lumen Vitae & Fidélité, 1995)

image: Charles Delhez (cathobel.be)

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