Charles Delhez
Ce Dieu inutile – XXX
Sainte Eglise des pécheurs! Souvent, avec douleur, j’apprends tel ou tel scandale ou je relis certaines pages tristes de ton histoire. Tu portes en toi, comme dans un vase fragile, les mots de l’amour et de l’espérance qui contestent les certitudes intéressées et conformistes de notre monde. Mais ce feu purifiant au creux de tes mains te brûle toi-même et te remet en question. Signe de contradiction, tu en es la première bousculée. Appelée à être ferment de réconciliation dans nos temps de division, tu entends cet appel résonner à tes propres oreilles et t’inviter à te convertir toi-même. Sans cesse pardonnée par ton Seigneur, tu peux témoigner aux hommes d’aujourd’hui de la miséricorde divine et être l’instrument du Pardon.
Je rêve d’une Eglise, multitude de petites communautés où, dans le concert de la différence, chacune dirait aux autres la parabole de son espérance et la certitude de sa foi. Etendant leurs branches et leur feuillage là où elles sont plantées, elles traduiraient, selon les temps et les lieux, l’éternelle nouveauté offerte aux hommes de toujours.
Charles Delhez, Ce Dieu inutile (coll. Foi Vivante/Lumen Vitae & Fidélité, 1995)
image: Charles Delhez (cathobel.be)