Charles Delhez
Ce Dieu inutile – XXXI
Le monde attend un souffle d’espérance. Il cherche des perspectives d’avenir. L’Eglise a pour mission d’être le porte-flambeau dressé au milieu des nations pour éclairer leur marche. La lumière dont elle brille n’est pas la sienne propre, mais celle de l’Evangile. L’Eglise a reçu entre les mains un trésor inestimable, la perle d’un amour. Au coeur de son quotidien jaillit la source de demain. Comme un vase, elle accueille la gratuité divine et la laisse déborder. A elle de trouver les mots et les gestes pour communiquer cette espérance au monde assoiffé.
La première tâche de l’Eglise n’est pas de faire entrer les païens dans ses murs, mais de sortir pour allumer de-ci de-là des foyers de lumière dans l’obscurité de la longue nuit. Lorsque Mère Teresa s’agenouille pour accompagner un mourant ou pour laver un gosse abandonné, elle ne fait pas monter en flèche la participation à la messe dominicale. Elle ne veut pas non plus mener une campagne de promotion pour la foi chrétienne. Elle est tout simplement au service désintéressé de l’homme. Elle est un rayon d’espérance dans les lugubres quartiers de Calcutta, un brasier dans un monde sans coeur.
Il suffit d’une petite flamme pour que les ténèbres ne soient plus qu’une ombre. Il suffit d’un saint pour que l’espérance soit vraie.
Charles Delhez, Ce Dieu inutile (coll. Foi Vivante/Lumen Vitae & Fidélité, 1995)
image: Charles Delhez (cathobel.be)