Morceaux choisis – 96 / Hans-Urs von Balthasar

Hans-Urs von Balthasar

Il y a un endroit, dans la création de Dieu, où le monde s’entretient incessamment avec Dieu. C’est l’endroit où, par la force rayonnante d’en haut, la terre s’ouvre vers le ciel: vers le ciel qui se tient ouvert pour elle. Le ciel ouvert est le Fils éternel du Père, donné à la terre, le Fils qui veut ramener au foyer la création du Père, comme l’époux ramène l’épouse. Quant à l’ouverture de la terre, c’est la volonté de l’Epouse, de se conformer à l’amour de son Seigneur, d’adopter cet amour comme sa loi et son commandement, de prendre au sérieux la parole sur la terre comme au ciel.

Celui qui contemple dans sa chambre ne s’échappe pas du choeur de l’Eglise priante, car il continue de célébrer la liturgie ecclésiale sous une autre forme, non moins réelle et efficace, pas davantage il ne rencontre dans la Parole divine qu’il contemple, une parole de Dieu, abstraitement détachée, isolée de la plénitude vivante de ceux qui existent déjà dans le royaume des cieux à venir. Autant le Christ, et par lui le Dieu trinitaire, est proche du contemplatif, autant peuvent être proches de lui, s’il le veut, tous ses frères (morts ou vivants) dans lesquels le royaume de Dieu est vraiment venu ou est en train de venir. Une communauté innombrable, à laquelle il appartient et de laquelle il ne pourra jamais se détacher, a déjà réalisé ce qu’il s’efforce de réaliser et réalise progressivement: le oui à la volonté du Père. C’est par ce oui seul que le royaume du Père peut arriver. 

Hans-Urs von Balthasar, La prière contemplative (Parole et Silence, 2002)

image: http://www.dominicains.fr

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