Chemins de traverse – 923 / Louis Aragon

Louis Aragon

Mon sombre amour d’orange amère
Ma chanson d’écluse et de vent
Mon quartier d’ombre où vient rêvant
Mourir la mer
Mon beau mois d’août dont le ciel pleut
Des étoiles sur les monts calmes
Ma songerie aux murs de palmes
Où l’air est bleu
Mes bras d’ormes faibles merveilles
Renaissent ma soif et ma faim
Collier collier des soirs sans fin
Où le cœur veille
Est-ce qu’on sait ce qui se passe
C’est peut-être bien ce tantôt
Que l’on jettera le manteau
Dessus ma face
Coupez ma gorge et les pivoines
Vite apportez mon vin mon sang
Pour lui plaire comme en passant
Font les avoines
Il me reste si peu de temps
Pour aller au bout de moi-même
Et pour crier – dieu que je t’aime
Je t’aime tant, je t’aime tant

Louis Aragon, Je t’aime tant, dans : Jean d’Ormesson, Et toi mon cœur pourquoi bats-tu (coll. Folio/Gallimard, 2012)

image: Louis Aragon (lecthot.com)

 

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications

Apprendre à discerner – 51

Nikolaas Sintobin Apprendre à discerner – LI Les sentiments négatifs ont la particularité d’inciter souvent à la superficialité et à la paresse. Ignace conseille, dans

Les paraboles de Jésus – 5

Les paraboles de Jésus – V  Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve; autrement le morceau neuf ajouté tire sur le

Une étreinte de feu – 16 / Teresa de Calcutta

Teresa de Calcutta Donne-moi quelqu’un à aimer Seigneur, quand je suis affamé, donne-moi quelqu’un qui ait besoin de nourriture. Quand j’ai soif, donne-moi quelqu’un qui ait besoin d’eau. Quand j’ai

Apprendre à discerner – 50

Nikolaas Sintobin Apprendre à discerner – L Ignace de Loyola suppose que des mouvements affectifs tels que la joie, la tranquillité, la confiance sont normaux.