Une étreinte de feu – 14 / Thomas d’Aquin

Thomas d’Aquin

Accorde-moi, Dieu miséricordieux, de désirer avec ardeur ce que Tu approuves, de le rechercher avec prudence, de le reconnaître avec vérité, de l’accomplir avec perfection, à la louange et à la gloire de Ton nom. Mets de l’ordre en ma vie, et ce que Tu veux que je fasse, donne-moi de le connaître, donne-moi de l’accomplir comme il faut et comme il est utile au salut de mon âme. Que j’aille vers Toi, Seigneur, par un chemin sûr, droit, agréable et menant au terme, un chemin qui ne s’égare pas entre les prospérités et les adversités. Que je Te rende grâce dans ce qui m’est prospère; que dans les choses adverses, je garde la patience, ne me laissant pas abattre par les secondes, ne me laissant pas exalter par les premières.

Que toute joie me fatigue qui est sans Toi, et que je ne désire rien en dehors de Toi. Que tout travail, Seigneur, me soit agréable qui est pour Toi, et tout repos insupportable qui est sans Toi. Donne-moi souvent de porter mon cœur vers Toi et quand je faiblis, de peser ma faute avec douleur, avec un ferme propos de me corriger. Rends-moi Seigneur mon Dieu, obéissant sans contradiction, pauvre sans défection, chaste sans corruption, patient sans protestation, humble sans fiction, joyeux sans dissipation, triste sans abattement, retenu sans rigidité, actif sans légèreté, animé de Ta crainte sans découragement, sincère sans duplicité, faisant le bien sans présomption, reprenant le prochain sans hauteur, l’édifiant de parole de d’exemple sans faux-semblants.

Donne-moi, Seigneur Dieu, un cœur vigilant, que nulle curieuse pensée n’entraîne loin de Toi ; un cœur noble, que nulle indigne  affection n’abaisse; un cœur droit, que nulle intention équivoque ne dévie; un cœur ferme, que nulle adversité ne brise; un cœur libre, que nulle violente passion ne subjugue. Accorde-moi, Seigneur mon Dieu, une intelligence qui Te connaisse, un empressement qui Te cherche, une sagesse qui Te trouve, une vie qui Te plaise, une persévérance qui T’attende avec confiance et une confiance qui Te possède à la fin.

Thomas d’Aquin, Prières (L’Art catholique, 1920)

image: ndbeaufort.free.fr

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