Pape François
La sainteté dans le monde actuel – VII
La force intérieure qui est l’oeuvre de la grâce, nous préserve de la contagion de la violence qui envahit la vie sociale, car la grâce apaise la vanité et rend possible la douceur du coeur. Le saint ne consacre pas ses énergies à déplorer les erreurs d’autrui; il est capable de faire silence devant les défauts de ses frères et il évite la violence verbale qui dévaste et maltraite, parce qu’il ne se juge pas digne d’être dur envers les autres, mais il les estime supérieurs à lui-même.
Il n’est pas bon pour nous de regarder de haut, d’adopter la posture de juges impitoyables, d’estimer les autres indignes et de prétendre donner des leçons constamment. C’est là une forme subtile de violence. Saint Jean de la Croix proposait autre chose: Préfère être enseigné de tout le monde que d’instruire le moindre de tous. Et il ajoutait un conseil pour tenir éloigné le démon: Te réjouir du bien d’autrui comme du tien propre, désirer que les autres te soient préférés en toutes choses, le désirer, dis-je, très sincèrement. De cette façon, tu surmonteras le mal par le bien, tu repousseras le démon loin de toi, tu auras le coeur dans la joie. Et tout cela, tu chercheras à l’exercer envers les personnes qui te reviendront le moins. Sache que si tu n’en viens là, tu n’arriveras pas à la parfaite charité, et que même tu ne t’en approcheras point (Les précautions).
Pape François, Exhortation apostolique Gaudete et exsultate / Appel à la sainteté dans le monde actuel (Saint-Augustin, 2018)