Morceaux choisis – 348 / Augustin-Marie du Très Saint Sacrement

Augustin-Marie du Très Saint Sacrement (Hermann Cohen)

Il y a au milieu de vous Quelqu’un que vous ne connaissez pas. J’ai connu, j’ai aimé le monde, nul n’y goûte le bonheur. Pour le trouver, j’ai parcouru les villes et les royaumes, j’ai traversé les mers, je l’ai cherché dans les spectacles grandioses de la nature, je l’ai cherché dans les bals, dans les salons, dans les festins somptueux, dans les jouissances que procure l’or, dans une ambition démesurée, dans la foi d’un ami. Enfin, où ne l’ai-je pas cherché? Je ne l’ai trouvé nulle part. Et vous, l’avez-vous trouvé ce bonheur? Ne vous manque-t-il pas? Où es-tu donc, bonheur? Dis-moi où tu es, je te sacrifierai tout: santé, fortune, jours de ma vie, tout, tout pour toi!

Comment se fait-il que tous étant nés pour le bonheur, si peu le possèdent? C’est que nous sommes trompés dans nos recherches par de fausses lueurs. Enfin, je l’ai trouvé, moi; et depuis cette découverte, je surabonde de joie; je vous supplie de partager avec moi ce trop-plein qui m’inonde, mais laissez-moi vous dire où je l’ai trouvé. Le bonheur de l’âme, c’est l’infini, c’est Dieu. Oui, il faut l’infini à un cœur insatiable; l’infini qui lui fait goûter des joies plus délicieuses que tous les plaisirs, qui l’élève à des grandeurs surmontant toutes les élévations.

Hermann Cohen, Sur le bonheur (carmel.asso.fr)

image: Carmel du Saint-Désert de Roquebrune, France (carmel.asso.fr)

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