Chemins de traverse – 70 / William Shakespeare

William Shakespeare 

Maintenant, mes charmes sont abolis.
A mon chétif pouvoir je suis réduit.
Maintenant c’est à vous de décider
Si je reste ici confiné
Ou si je suis à Naples renvoyé.
Mais puisque j’ai mon duché reconquis
En pardonnant à qui me l’avait pris,
Ne me laissez pas sur ce rocher nu,
Par votre pouvoir retenu,
Mais libérez-moi de mes liens
A l’aide de vos bonnes mains.
Que le souffle de bienveillants murmures
Vienne souffler dans la mâture,
Gonflant ma voile, car, sinon,
J’aurai manqué mon but: vous plaire.
Je n’ai plus d’esprits pour règner
Ni de magie pour enchanter.
Faut-il donc que je désespère?
Non, si m’assiste la prière
Qui du Ciel force la Merci
Et toutes les fautes délie.
Vous voudriez être pardonnés pour vos offenses?
Moi de même.
Ainsi donc, que me délie votre indulgence.

William Shakespeare, La tempête / Epilogue, dans: La tempête (coll. Papiers/Actes Sud, 1986)

image: George Frederick Watts, Miranda (bloggingshakespeare.com)

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