Jean-Jacques Rousseau
Le flux et le reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence, sans prendre la peine de penser. De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface des eaux m’offrait l’image: mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient…
Jean-Jacques Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire (coll. Livre de poche/LGF, 1983)
image: image: Le Pâquier-Montbarry, Canton de Fribourg / Suisse (2018)