Morceaux choisis – 806 / Bernard de Clairvaux

Bernard de Clairvaux

L’amour se suffit à lui-même, il plaît par lui-même et pour lui-même. Il est à lui-même son mérite, à lui-même sa récompense. L’amour ne cherche hors de lui-même ni sa raison d’être, ni son fruit. Son fruit, c’est l’amour même. J’aime parce que j’aime, j’aime pour aimer! Quelle grande chose que l’amour, si du moins il remonte à Dieu, son principe, s’il retourne à son origine, s’il reflue vers sa source, pour y puiser toujours son jaillissement. De tous les mouvements de l’âme, de ses sentiments, de ses affections, seul l’amour permet à la créature de répondre à son Créateur, non pas certes d’égal à égal, mais tout de même dans une réciprocité́ de ressemblance. Car dans Son amour, Dieu ne veut rien d’autre que d’être aimé. Il n’aime que pour qu’on L’aime. Car Il le sait: ceux qui L’aiment trouvent précisément dans cet amour la plénitude de la joie. Oui, quelle grande chose que l’amour!

Bernard de Clairvaux, Sur le Cantique des Cantiques, dans: Oeuvres mystiques (Seuil, 1951)

image: Abbaye Notre-Dame de Tamié, France (abbaye-tamie.com)

 

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