Chemins de traverse – 985 / Thomas Mann

Thomas Mann

A la lisière du monde commençait une jonchée de roses, une clarté et une floraison d’une grâce ineffable; des nuages naissants, immatériels, lumineux, planaient comme des Amours obséquieux dans la vapeur bleuâtre et rosée; un voile de pourpre tombait sur la mer, qui semblait le porter en avant dans l’ondoiement de ses vagues; des flèches d’or partaient d’en bas, lancées vers les hauteurs du ciel, et la lueur devenait incendie; silencieusement, avec une toute-puissance divine, le rouge embrasement, l’incendie flamboyant envahissaient le ciel, et les coursiers sacrés d’Hélios, foulant l’espace de leurs sabots impatients, montaient au firmament.

Thomas Mann, Mort à Venise (coll. La Cosmopolite/Stock, 2003)

image: Venise, Italie (fr.hincdomus.com)

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications

La joie chrétienne – 4

Paul VI La joie chrétienne – IV Il faudrait un patient effort d’éducation pour apprendre ou réapprendre à goûter simplement les multiples joies humaines que