Chemins de traverse – 200 / Dante Alighieri

Dante Alighieri

Mon frère, le monde est un aveugle: on voit que tu en viens. Vous qui vivez, vous rapportez toute cause au ciel seulement, comme s’il mouvait toute chose avec lui, par nécessité. S’il en était ainsi, le libre arbitre serait détruit en vous, et il serait injuste qu’on eût joie pour le bien, et peine pour le mal. Le ciel commence vos mouvements; je ne dis pas tous, mais, même en l’admettant, lumière vous est donnée pour le bien et le mal, et le libre vouloir qui, s’il souffre d’abord, dans les premiers combats avec le ciel, gagne toujours, plus tard, si on le nourrit bien. Libres vous dépendez d’une force plus grande et de meilleure nature; c’est elle qui crée l’esprit en vous, que le ciel ne gouverne pas. Donc, si le monde présent est dévoyé, la cause en est en vous-mêmes, il faut chercher en vous.

Dante, La Divine Comédie / Le purgatoire, extrait (coll. GF/Flammarion, 2010)

image: Bela Cikos Sesija, Dante at the Gate of Purgatory (wiki.cultured.com)

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