Morceaux choisis – 1214 / Thomas d’Aquin

Thomas d’Aquin

Comme le dit Aristote: Aimer, c’est vouloir du bien à quelqu’un. Le mouvement de l’amour tend donc vers deux termes: vers le bien que l’on veut à quelqu’un et vers celui à qui l’on veut ce bien. A l’égard du bien que l’on veut à un autre, il y a amour de convoitise; à l’égard de celui à qui nous voulons du bien, il y a amour d’amitié.

Par conséquent, l’amour dont on aime quelqu’un quand on lui veut du bien est l’amour pur et simple; et l’amour que l’on porte à une chose pour qu’elle devienne le bien d’un autre est un amour relatif. Dans l’amitié utile et l’amitié agréable, on veut sans doute du bien à son ami, et à cet égard la raison d’amitié est sauvegardée. Mais ce bien de l’autre, on le veut en définitive pour son plaisir et son avantage propres. En conséquence, l’amitié utile et agréable, dans la mesure où elle penche vers l’amour de convoitise, ne réalise pas pleinement la véritable amitié.

Saint Thomas d’Aquin, La somme théologique – Questions 26/IV (docteurangelique.free.fr)

image: https://entrepreneurs.lesechos.fr

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications

Morceaux choisis – 262 / Daniel-Ange

Daniel-Ange Devant l’icône de la Trinité de Roublev, l’incroyant s’interroge, l’intellectuel se tait, le théologien se sent très petit, l’artiste en fait sa joie, le