Pauline Bebe
Lorsque je regarde dans tes yeux, je me plonge dans la mer avec ses reflets bleus et verts. Je bois l’écume de tes désirs, l’embrun de ton amour, j’entends ton vague à l’âme. Lorsque je regarde dans tes yeux, je me plonge dans l’infini, je vois des sommets, des montagnes, les pics abrupts de tes pensées nuageuses qui viennent ternir un instant l’étincelle de tes yeux. Lorsque je regarde dans tes yeux, j’oublie tout ce qui m’entoure pour n’être qu’avec toi, et je respire au rythme de ton coeur.
Lorsque je regarde dans tes yeux, je me perds et je m’y perds, tu me prends par la main et tu m’amènes faire un long voyage, nos pieds se soulèvent et nous marchons sur les nuages, tu me prends par la taille et nous dansons sur le rythme endiablé de nos pensées, de nos soupirs. Lorsque je regarde dans tes yeux, j’y découvre l’univers, des champs de blé qui oscillent sur le souffle du vent, des palmiers qui font des rayons de soleil une dentelle de lumière, des libellules au coeur bleu électrique qui virevoltent au son d’une samba.
Lorsque je regarde dans tes yeux, je pénètre dans les tréfonds de ton âme, je suis le labyrinthe de tes envies, je ne peux plus retourner en arrière – elle me paraît si fade la réalité, ton regard, je ne veux pas le quitter car mon âme s’y abreuve.
Pauline Bebe, Le temps d’un nuage (Actes Sud, 2016)