Nikolaas Sintobin
Apprendre à discerner – XXX
La première partie de l’examen est la plus importante: il s’agit de repérer ce qui a apporté la joie, la paix, la confiance ou d’autres sentiments positifs. Même si le coeur n’a été touché que légèrement, cela peut avoir son importance.
Les sentiments positifs peuvent être liés à des expériences très variées: une attitude au travail, ce qu’une personne a dit, une chanson qu’on a entendue, une expérience religieuse, une oeuvre d’art qu’on a admirée, un geste d’affection entre des personnes dans le bus dont vous avez été témoin, la paix que vous avez ressentie lorsqu’un bruit de fond s’est arrêté de manière inattendue, un vendeur sympathique dans un magasin ou le serveur dans un restaurant, la joie dans les yeux de sa vieille mère lorsqu’on lui a rendu une visite inattendue, l’agréable parfum d’une fleur.
Ce faisant, on peut constater qu’un sentiment de gratitude pour tant de bonnes choses remonte à la surface. Pour le chrétien, cela peut avoir un sens particulier. Après tout, on ne se remercie pas soi-même, mais plutôt ce ou celui qui est à l’origine du bien reçu. Pour le chrétien, au bout du compte, il s’agit toujours de Dieu.
La plupart des gens ont spontanément le réflexe de commencer par le négatif quand ils relisent leur expérience. Cependant, Ignace demande explicitement de commencer par le positif. De cette manière, on peut progressivement prendre conscience de la présence de la vie et de la lumière dans son existence. On gagne en confiance et en gratitude. Au fur et à mesure que cette prise de conscience se développe, il devient plus facile et plus significatif d’examiner le ressenti négatif.
Nikolaas Sintobin, Apprendre à discerner / extraits (Fidélité, 2020)