Nikolaas Sintobin
Apprendre à discerner – XLII
Tous les sentiments agréables n’orientent pas dans la bonne direction. Tous les sentiments désagréables n’indiquent pas la mauvaise direction. Le discernement ignatien est bien plus subtil que cela. C’est particulièrement vrai de l’analyse de saint Ignace de Loyola sur les rouages du mal et du bien.
Le mal, aussi appelé le diable, est une force mystérieuse qui veut détruire l’homme. L’ennemi de la nature humaine ou Lucifer, comme Ignace appelle parfois le mal, tente d’isoler l’homme des autres, de l’enfermer en lui-même, et donc de l’éloigner de la vraie vie. Saint Ignace enseigne que le mal se présente parfois de manière très agréable. Il prend alors, la forme de l’ange de lumière.
Partant de quelque chose de bon et d’agréable, il tente astucieusement de nuire à l’être humain en perturbant ses relations. Cela s’applique à l’individu, mais aussi à la communauté. Le mal fonctionne de deux manières différentes qui semblent opposées, même si, en fin de compte, elles sont proches l’une de l’autre. Les deux supposent une surestimation de la richesse, au sens large du terme.
Nikolaas Sintobin, Apprendre à discerner / extraits (Fidélité, 2020)