Nikolaas Sintobin

Apprendre à discerner – XLIX

Dans les expériences joyeuses, Ignace recommande de traiter différemment l’expérience elle-même et le ressenti intérieur qui l’accompagne, d’une part, et les pensées qui peuvent en découler, d’autre part. Une expérience qui rend heureux et calme, non seulement sur le moment, mais aussi dans la durée, est fiable.

En cas de colère aussi, Ignace fait aussi la distinction entre le ressenti intérieur et les pensées qui l’accompagnent. Les conseils qu’il donne pour ce cas de figure sont exactement à l’opposée de la situation précédente. Les expériences qui mettent en colère agacent, rendent durs et amers sur le moment et par la suite ne vont généralement pas dans le sens qui mène à plus de vie. La colère sainte existe, mais elle est rare. Mieux vaut essayer de laisser partir la colère et l’amertume. Le risque de rester coincé là-dedans et de s’y noyer est trop élevé.

Ignace cependant, souligne que les pensées et les projets qui surgissent souvent dans la colère doivent être traités différemment  de la colère elle-même. L’expérience montre que ces pensées sont souvent pertinentes.

Comment gérer de façon constructive cette vérité révélée par la colère? Ignace recommande d’attendre que la colère se soit calmée et qu’on se soit apaisé. On pourra alors reconsidérer ces idées, mais maintenant, plus par colère, mais par amour et par souci de la personne concernée. De cette façon, elles ne seront plus une accusation destructrice, mais plutôt une invitation à avancer.

Nikolaas Sintobin, Apprendre à discerner / extraits (Fidélité, 2020)

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