Nikolaas Sintobin
Apprendre à discerner – LXIII
Ignace avait appris mieux que quiconque à utiliser son coeur priant comme boussole. Le discernement était devenu pour lui une seconde nature. Ignace terminait chaque heure de la journée par deux minutes de relecture. De cette façon, il avait développé une capacité unique à repérer en temps réel le moindre mouvement dans son coeur. Souvent, il en tirait des conclusions immédiates.
Nous avons vu comment le discernement peut aider à faire des choix et à faire face à diverses situations. Tout au long de ce parcours nous avons appris ce qu’il faut pour discerner: vie intérieure et sensibilité de coeur, ainsi que technique, discipline spirituelle, connaissance des faits, analyse intellectuelle pointue, patience et persévérance.
Le discernement demande qu’on fasse soi-même tout ce qu’on peut. En même temps, le discernement invite à lâcher prise radicalement afin de pouvoir recevoir. Le discernement est à la fois actif et passif. Il demande de la confiance et fait grandir la confiance. On découvre, encore et encore, que la réponse est donnée. Son propre engagement est nécessaire. Mais on n’a pas besoin d’inventer une réponse ou de la fabriquer soi-même. En fin de compte, l’intuition est quelque chose qui nous arrive. Le discernement demande d’écouter la voix qui parle dans son coeur.
Les chrétiens croient que cette voix est la voix de Dieu. Elle indique à chacun, à tous, le chemin de la vie!
(fin)
Nikolaas Sintobin, Apprendre à discerner / extraits (Fidélité, 2020)
