Léon XIV
Très chers prêtres et diacres qui accomplissez votre service, très chers séminaristes, je vous salue tous avec affection et amitié et vous remercie pour votre vie donnée au service du Royaume, pour vos efforts quotidiens, pour votre grande générosité dans l’exercice de votre ministère, pour tout ce que vous vivez en silence et qui, parfois, s’accompagne de souffrance et d’incompréhension. Vous accomplissez des services différents mais vous êtes tous précieux aux yeux de Dieu et dans la réalisation de Son projet.
Le prêtre est appelé à être l’homme de la communion, car il la vit en premier et l’alimente continuellement. Nous savons que cette communion est aujourd’hui entravée par un climat culturel qui favorise l’isolement ou l’auto-référentialité. Aucun de nous n’échappe à ces écueils qui menacent la solidité de notre vie spirituelle et la force de notre ministère. Mais nous devons être vigilants car, outre le contexte culturel, la communion et la fraternité entre nous rencontrent également quelques obstacles, pour ainsi dire internes, qui concernent la vie ecclésiale, les relations interpersonnelles et également ce qui habite notre cœur, en particulier ce sentiment de lassitude qui survient car nous avons vécu des épreuves particulières; car nous ne nous sommes pas sentis compris et écoutés, ou pour d’autres raisons.
Je voudrais vous aider, marcher avec vous, afin que chacun retrouve une sérénité dans son ministère; et précisément pour cela, je vous demande un élan de fraternité sacerdotale, qui puise ses racines dans une vie spirituelle solide, dans la rencontre avec le Seigneur et dans l’écoute de Sa Parole. Nourris par cette sève, nous parvenons à vivre des relations d’amitié, rivalisant d’estime les uns pour les autres (cf. Rm 12, 10); nous ressentons le besoin de l’autre pour grandir et pour alimenter la même tension ecclésiale.
Engageons-nous à être des prêtres crédibles et exemplaires! Nous sommes conscients des limites de notre nature et le Seigneur nous connaît profondément; mais nous avons reçu une grâce extraordinaire; un trésor précieux dont nous sommes ministres, serviteurs, nous a été confié. Et la fidélité est demandée au serviteur. Aucun de nous n’échappe aux suggestions du monde et la ville, avec ses mille propositions, pourrait aussi nous éloigner du désir de vie sainte, provoquant un nivellement par le bas où les valeurs profondes de la vie de prêtre se perdent. Laissez-vous encore attirer par l’appel du Maître, pour ressentir et vivre l’amour de la première heure, ce qui vous a poussé à faire des choix importants et des renonciations courageuses. Si ensemble nous essayons d’être exemplaires dans une vie humble, alors nous pourrons exprimer la force rénovatrice de l’Evangile pour chaque homme et pour chaque femme.
Nous sommes aussi préoccupés et affligés par tout ce qui se passe chaque jour dans le monde: les violences qui engendrent la mort nous blessent; les inégalités, les pauvretés, les nombreuses formes de marginalisation sociale, la souffrance généralisée qui revêt les traits d’une détresse qui désormais n’épargne plus personne, nous interpellent. Le Seigneur nous a voulu précisément dans cette époque riche de défis qui, parfois, nous semblent plus grands que nos forces. Ces défis, nous sommes appelés à les embrasser, les interpréter de façon évangélique et à les vivre comme des possibilités de témoignages. Ne fuyons pas face à eux! Que l’engagement pastoral, comme celui de l’étude, deviennent pour tous une école pour apprendre à construire le Royaume de Dieu dans le présent d’une histoire complexe et stimulante.
Léon XIV, Au clergé du diocèse de Rome / extraits – 12 juin 2025 (vatican.va)
image: Rome, Italie (cath.ch)