Patrick Chauvet
Comme l’écrit Elisabeth de la Trinité, il nous faut descendre de notre sycomore comme Zachée pour rencontrer le Seigneur. Nous vivons trop à la surface de nous-mêmes! Il y a un déséquilibre entre notre intériorité et notre extériorité. Le risque est la perte de notre liberté spirituelle. J’aime ce mot de Madeleine Delbrêl: Si tu vas au bout du monde, tu trouveras la trace de Dieu ; si tu vas au fond de toi, tu trouves Dieu lui-même.
Je sais qu’obtenir un tel silence n’est pas facile à cause des distractions; il faut donc sans cesse revenir vers son coeur pour atteindre ce climat silencieux. La mise en présence étant achevée, commence alors le deuxième temps, appelé le coeur à coeur. Tantôt j’écoute le Seigneur me redire un verset de la Bible, ou tout simplement Son silence qui devient parole. Mais commencez par Le laisser parler, sinon il n’arrivera pas à en placer une! C’est Lui qui nous a fait désirer cette rencontre, car il a sûrement quelque chose à nous dire. Je sais que ce silence est lourd… mais n’attendez pas des voix; ce sont des mots qui vont résonner!
En accueillant Dieu dans notre coeur, nous ne sommes plus des êtres perpétuellement insatisfaits; nous sommes habités. Ensuite, la prière est un bon chemin de guérison qui nous apprend à nous aimer nous-mêmes et donc à aimer notre prochain. Nous accueillons tout ce que notre prochain nous apporte avec reconnaissance. Enfin, la prière me permet de contribuer au salut du monde en faisant advenir le règne de Dieu qui est un règne d’amour.
Dans notre monde si agité et parfois si violent, le disciple du Christ est appelé à répandre la paix autour de lui. La prière est là pour faire de lui un artisan de paix et de joie.
Patrick Chauvet, La prière à l’école des saints / extraits (lamadeleineparis.fr)
