Chemins de traverse – 615 / Léon Tolstoï

Léon Tolstoï

Tout homme, le sauvage comme le penseur, malgré le raisonnement et l’expérience qui lui démontrent irréfutablement l’identité de ses actes dans des conditions identiques, sent que, privé de cette absurde croyance qui constitue l’essence de la liberté, il ne peut concevoir la vie. Il sent que, quelque impossible que cela soit, cela est; car, privé de cette croyance en la liberté, non seulement il ne comprendrait pas la vie, mais encore il ne pourrait pas vivre un seul instant.

Il ne pourrait pas vivre, parce que chacun des efforts de l’homme, chacun de ses élans, ne tendent qu’à augmenter sa liberté. Richesse, pauvreté; gloire, obscurité; puissance, sujétion; force, faiblesse; santé, maladie; savoir, ignorance; travail, désœuvrement; satiété, famine; vertu, vice, ne sont que des degrés plus ou moins élevés de la liberté.

Léon Tolstoï, Guerre et paix (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 2000)

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