Pierre-Julien Eymard
Ce qui contrarie le plus tristement le développement de la grâce de l’amour en nous, c’est qu’à peine arrivés aux pieds du bon Maître, nous Lui parlons tout de suite de nous, de nos péchés, de nos défauts, de notre pauvreté spirituelle, c’est-à-dire que nous nous fatiguons l’esprit par la vue de nos misères, nous attristons notre cœur sous la pensée de notre ingratitude et de notre infidélité; la tristesse amène la peine, la peine le découragement, et ce n’est qu’à force d’humilité, de peine et de souffrance que l’on sort de ce labyrinthe pour se retrouver libre devant Dieu.
Ne faites donc plus ainsi. Mais, comme le premier mouvement de l’âme détermine ordinairement toute l’action, faites ce premier mouvement vers Dieu, et dites-Lui: O mon bon Jésus, que je suis heureux et content de venir Vous voir, de venir passer cette bonne heure avec Vous, Vous dire mon amour! Que Vous êtes bon de m’avoir appelé! Que Vous êtes aimable d’aimer une aussi pauvre créature que moi! Oh oui, je veux bien vous aimer.
L’amour alors vous a ouvert la porte du Cœur de Jésus; entrez, aimez et adorez.
Pierre-Julien Eymard, L’adoration en esprit et en vérité (fr.scribd.com)
image: Morges, Canton de Vaud / Suisse (2015)