Chemins de traverse – 55 / William Shakespeare

William Shakespeare 

La musique qu’on entend, pourquoi l’ouïr sans entrain?
Le doux se plaît au doux, la joie va à la joie;
Comment aimer ce qu’on n’aime qu’à contrecoeur,
Ou n’avoir de plaisir qu’à ce qu’on soit fâché?
Si la concorde des sons ensemble bien accordés,
Par l’hymen réunis, offense ton écoute,
Ils te grondent doucement de jouer au singulier
La partition des sons qu’ensemble tu devrais jouer;
Entends comme cette corde en épouse une seconde,
Comme, par écho mutuel, les autres sont éveillées,
On dirait du bonheur d’un fils, son père, sa mère,
Chantant à l’unisson une seule mélodie:

Chanson privée de mots, ensemble une et plusieurs,
Et qui t’avertirait: Toi, tout seul, tu n’es rien.

William Shakespeare, Sonnet VIII, dans : Sonnets – édition bilingue (Grasset, 2013)

image: Michelangelo Caravaggio, The Lute Player (theguardian.com)

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