Chemins de la contemplation – 13

Yves Raguin

Chemins de la contemplation – XIII

Un exercice très profitable pour ceux qui débutent dans la pratique de la contemplation est de prendre un livre spirituel, ou mieux encore la Sainte Ecriture et plus particulièrement les Evangiles ou les Epîtres, et de lire simplement, en s’arrêtant de temps à autre pour réfléchir et pour prier. Lire ainsi, c’est se promener dans le monde en tenant Dieu par la main.

J’ouvre le livre et je lis le début de l’Evangile de Jean: Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu (Jn 1,1). Que de choses prodigieuses en quelques mots. Il faut lire et relire le texte lentement, et en donnant aux mots tout leur sens, aller et revenir sur le texte, l’esprit fixé sur le Verbe, lumière qui nous éclaire. Le Verbe, expression parfaite du Père, existe du seul fait que le Père existe… et ceci depuis toujours… C’est peut-être trop pour l’esprit humain, mais il n’est pas demandé de comprendre. Il faut accéder à une connaissance plus profonde qui se réalise en ce point de nous-mêmes où notre vie est nouée à celle de Dieu.

Cette lecture, méditée ou contemplée, suivant les passages, est l’amorce de la prière, puis son soutien et son aliment. Elle met en contact avec les actes de Dieu en notre monde. Elle ne doit donc pas tourner à l’étude d’exégèse. Ce travail doit avoir été fait avant, si c’est nécessaire. Le texte est le signe de la présence et de l’action  divine. C’est donc dans un regard de foi que le texte nous révèle Dieu Lui-même. Il apparaît du début à la fin des Livres Saints dans toutes les occasions possibles et imaginables de la vie humaine. Finalement l’attention profonde peu à peu se détache du texte pour s’attacher à Dieu.

Yves Raguin, Chemins de la contemplation (Desclée de Brouwer, 1969)

image: Carmel du Pâquier, Suisse (2017)

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