Les Cantiques de la Bible – XXII. Le Cantique d’Isaïe – IV
Revenez à l’enseignement et au témoignage.
Malheur à qui ne s’en tient pas à cette parole:
on ne pourra en conjurer la malédiction.
On traversera le pays, accablé, affamé,
rendu furieux par la faim,
on maudira son roi et son Dieu,
on se tournera vers le ciel,
on regardera vers la terre:
il n’y aura que détresse et ténèbres,
nuit d’angoisse, obscurité inéluctable.
Pas la moindre lueur
pour celui qui sera dans l’angoisse.
La méchanceté brûle comme un feu,
dévorant épines et ronces,
enflammant les taillis de la forêt
qui tourbillonnent en colonnes de fumée.
Par la fureur du Seigneur de l’univers,
le pays est en flammes.
Le peuple devient comme la proie du feu:
nul n’épargne son frère.
On découpe à droite, et l’on reste affamé;
on dévore à gauche, on n’est pas rassasié!
Chacun dévore la chair de son prochain.
Malheureux!
Ils rédigent des décrets malfaisants,
ils inscrivent des écrits d’oppression!
Ils refusent de rendre justice aux faibles,
et privent de leurs droits les pauvres de mon peuple;
les veuves deviennent leurs proies,
et ils dépouillent les orphelin !
Que ferez-vous au jour du châtiment,
au jour d’une tourmente venue de loin?
Vers qui fuirez-vous pour demander secours?
Où laisserez-vous vos richesses?
Il ne restera qu’à se courber parmi les prisonniers,
on succombera parmi les cadavres.
Et avec tout cela,
sa colère ne s’est pas détournée,
sa main reste levée.
Cantique d’Isaïe / Is 8, 20-23 / 9, 17-19 / 10, 1-4
Philippe Baud, Prier avec l’Ancien Testament (coll. Foi Vivante/Cerf, 1994)
image: Philippe de Champaigne, Le sommeil d’Elie (parisforart.com)
sources: Traduction officielle liturgique de la Bible (Mame, 2013)