Nikolaas Sintobin

Apprendre à discerner – LVII

Peut-on discerner lorsqu’on doute? Peut-on avancer dans la vie si on accorde une place au doute? Notre culture veut des certitudes. Le doute est synonyme d’hésitation et d’incapacité à décider. C’est différent en matière de discernement ignatien. Le bon doute existe: c’est le doute comme condition et moteur dynamisant du discernement.

Le discernement demande qu’on puisse lâcher prise sur ses certitudes et ses convictions. Ecouter son coeur demande une ouverture et une disponibilité intérieures. Pour discerner, il est souhaitable qu’on ose ne pas savoir. Il faut être prêt à envisager des réponses inattendues ou inconnues auparavant.

Le doute, aussi important soit-il, n’est pas confortable. Ce n’est pas un idéal en soi. C’est une bonne chose qu’on veuille se débarrasser du doute. Mais, de manière positive, c’est le doute qui met en marche la dynamique du discernement et la fait ensuite avancer pendant un certain temps. Le doute permet de se défaire de ses propres préjugés et certitudes.

La personne qui discerne remarque souvent qu’après un certain temps, l’agitation et l’incertitude font place à plus de paix et de confiance. Le doute diminue ou disparaît. Une réponse à la question se présente. Discerner requiert beaucoup de concentration et d’attention. toutefois, on ne peut pas produire soi-même le résultat. Il est donné sans qu’on en soit responsable. Le discernement est un exercice permanent qui consiste à renoncer humblement à contrôler et à accepter  de recevoir.

Pour le chrétien, c’est une école exigeante que d’apprendre à laisser Dieu Lui-même à la barre. 

Nikolaas Sintobin, Apprendre à discerner / extraits (Fidélité, 2020)

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