Morceaux choisis – 1216 / Léon XIV

Léon XIV

Dans le Discours sur la montagne, Jésus a proclamé: Heureux les artisans de paix  (Mt 5, 9). Il s’agit d’une béatitude qui nous interpelle tous et qui vous concerne particulièrement, appelant chacun à s’engager à promouvoir une communication différente, qui ne recherche pas le consensus à tout prix, qui ne se revêt pas de mots agressifs, qui n’épouse pas le modèle de la compétition, qui ne sépare jamais la recherche de la vérité de l’amour avec lequel nous devons humblement la rechercher. La paix commence par chacun de nous: par la manière dont nous regardons les autres, dont nous les écoutons, dont nous parlons d’eux; et, en ce sens, la manière dont nous communiquons est d’une importance fondamentale: nous devons dire non à la guerre des mots et des images, nous devons rejeter le paradigme de la guerre.

Permettez-moi donc de réaffirmer aujourd’hui la solidarité de l’Eglise avec les journalistes emprisonnés pour avoir recherché à rapporter la vérité, et par ces paroles, de demander la libération de ces journalistes emprisonnés. L’Eglise reconnaît dans ces témoins – je pense à ceux qui racontent la guerre au prix de leur vie – le courage de ceux qui défendent la dignité, la justice et le droit des peuples à être informés, car seuls des peuples informés peuvent faire des choix libres. La souffrance de ces journalistes emprisonnés interpelle la conscience des nations et de la communauté internationale, nous appelant tous à préserver le bien précieux que sont la liberté d’expression et la liberté de la presse.

Nous vivons des temps difficiles à traverser et à raconter, qui représentent un défi pour nous tous et que nous ne devons pas fuir. Au contraire, ils exigent de chacun, dans nos différents rôles et services, de ne jamais céder à la médiocrité. L’Eglise doit relever le défi de son temps et, de la même manière, il ne peut y avoir de communication et de journalisme hors du temps et de l’histoire. Comme nous le rappelle saint Augustin, qui disait: Vivons bien, et les temps seront bons. Nous sommes les temps (Discours 311).

Aujourd’hui, l’un des défis les plus importants est de promouvoir une communication capable de nous faire sortir de la tour de Babel dans laquelle nous nous trouvons parfois, de la confusion des langages sans amour, souvent idéologiques ou partisans. C’est pourquoi votre service, avec les mots que vous utilisez et le style que vous adoptez, est important. En effet, la communication n’est pas seulement la transmission d’informations, mais aussi la création d’une culture, d’environnements humains et numériques qui deviennent des espaces de dialogue et de confrontation. Et si l’on considère l’évolution technologique, cette mission devient encore plus nécessaire. Je pense en particulier à l’intelligence artificielle, avec son immense potentiel, qui exige toutefois responsabilité et discernement pour orienter les outils vers le bien de tous, afin qu’ils puissent produire des bénéfices pour l’humanité. Et cette responsabilité concerne tout le monde, proportionnellement à l’âge et aux rôles sociaux.

Vous êtes en première ligne pour raconter les conflits et les espoirs de paix, les situations d’injustice et de pauvreté, ainsi que le travail silencieux de tant de personnes pour un monde meilleur. C’est pourquoi je vous demande de choisir avec conscience et courage la voie d’une communication de paix.

Que Dieu vous bénisse!

Léon XIV, Rencontre avec les professionnels de la communication / extraits – 12 mai 2025 (vatican.va)

image: https://www.businessnews.com.tn

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