Jean Lévêque
L’amour de Jésus rédempteur est destiné à combler notre intelligence et notre coeur; mais nous n’avons pas prise à volonté sur notre ressenti spirituel et ce serait un leurre que de vouloir mesurer l’amour de Jésus pour nous ou jauger l’amour que nous avons pour Lui. Personne d’entre nous ne sait s’il aime le Christ plus ou moins que d’autres, plus ou moins qu’aux heures bénies où le Christ laisse dans le coeur comme un parfum de Son passage: Seigneur, toi, tu sais tout: tu sais bien que je t’aime (Jn 21, 17). Pierre avait raison: le Christ est seul à savoir.
Mais nous ne sommes pas laissés sans repère, sans aucun critère, sans aucune certitude. Nous ne savons pas combien nous aimons, mais nous sommes sûrs de demeurer dans le projet du Dieu d’amour si nous voulons aimer comme Jésus nous a aimés, si nous savons aimer là où Il nous a placés afin que nous allions, jour après jour et que nous portions du fruit pour la vie éternelle.
La joie chrétienne est à ce prix; mais si nous y mettons le prix, elle ne nous manquera jamais. Jésus Lui-même l’a promise à ceux qui demeureraient unis à Sa vigne: Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite (Jn 15, 11).
Cette joie parfaite, totale, celle qui prend tout l’homme et que personne ne pourra nous reprendre, c’est la joie pascale pour toujours, celle qui accompagne la présence constante du Ressuscité. Elle peut nous habiter même aux heures de souffrance, de désarroi, de solitude; car ce n’est pas une joie que nous nous donnons à nous-mêmes; ce n’est pas une conquête, ni un défi: c’est le don quotidien de Celui qui nous aime: Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous.
Jean Lévêque, Moi Jésus, je vous ai aimés, dans: dans: Avenir du Carmel, no 106 – Automne 2024 (carmes-paris.org)
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