Morceaux choisis – 895 / James Woody

James Woody

Quand une Église se vide, ce n’est pas parce que les paroissiens quittent l’Eglise en question, c’est parce que l’Eglise quitte les gens. Quand une Eglise se vide, c’est parce que ses cadres d’Eglise, les personnes qui ont la responsabilité de la vie de l’Eglise et donc de sa vitalité, ont quitté les paroissiens, les personnes; c’est parce qu’elle abandonne leurs préoccupations; c’est parce qu’elle s’éloigne des questions vitales qui se posent à ses contemporains; c’est parce qu’elle va à l’encontre des besoins fondamentaux des gens.

Quand l’Eglise se ferme aux véritables souffrances humaines, aux questions que se posent les personnes, alors d’autres lieux se remplissent qui deviennent les hôtelleries de tous les abandonnés de l’Eglise. Quand l’Eglise quitte les gens, de nouveaux temples se remplissent pour accueillir l’humanité. Quand l’Eglise trouve plus astucieuse d’obéir à la loi de l’institution plutôt qu’à la loi de Dieu, quand elle s’intéresse à sa survie plutôt qu’à la vie des gens, elle n’est plus en mesure d’être prise aux entrailles par la misère humaine; elle n’est plus en mesure de s’approcher de la vie; elle n’est plus en mesure de faire bénéficier quiconque de la grâce de Dieu, elle n’est plus en mesure d’être un agent du salut de Dieu.

Jésus révèle qu’il est possible d’être profondément attirés par la vie que Dieu nous révèle et de nous approcher de toutes les situations où des bouts de vie ont besoin de reprendre de l’ardeur, d’être réveillés, d’être ressuscités. Jésus nous révèle qu’il est possible de nous approcher des situations que l’Eglise pourrait considérer comme perdues, et de les sauver de leurs demi-morts. Il nous révèle qu’il est possible de répondre à notre vocation divine qui est d’être profondément humains et d’être, par conséquent, attirés par tous les frémissements d’humanité pour leur redonner une pleine vitalité. Cela, nous ne saurions mieux le dire qu’avec les mots du théologien Albert Schweitzer qui disait à ses paroissiens: Vous allez tâcher que l’homme ne périsse pas. Suivez-le comme je l’ai suivi, et rejoignez-le là où les autres ne le trouveraient plus: dans la boue, la bestialité, le mépris; allez à lui et soutenez-le jusqu’à ce qu’il redevienne un homme. Jésus a soudé si étroitement l’une à l’autre, religion et humanité, qu’il n’y a plus de religion sans vraie humanité et que les devoirs de la vraie humanité ne se conçoivent pas sans religion.

James Woody, Prédication du 19 mai 2019 / extrait (espritdeliberte.leswoody.net)

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