Seigneur, apprends-nous à prier – 28

Pape François

Seigneur, apprends-nous à prier – XXVIII

Quand nous récitons le Notre Père, la deuxième invocation avec laquelle nous nous adressons à Dieu est que ton Règne vienne (Mt 6,10). Après avoir prié afin que Son nom soit sanctifié, le croyant exprime le désir que se hâte la venue de Son Règne. Ce désir a jailli, pour ainsi dire, du cœur même du Christ, qui commença sa prédication en Galilée en proclamant: Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche: repentez-vous et croyez à l’Evangile (Mc 1,15). Ces paroles ne sont absolument pas une menace, au contraire: elles sont une annonce joyeuse, un message de joie. Jésus ne veut pas pousser les gens à se convertir en semant la peur du jugement imminent de Dieu ou le sentiment de culpabilité pour le mal commis. Jésus ne fait pas de prosélytisme: Il annonce, simplement. Au contraire, ce qu’Il apporte est la Bonne nouvelle du salut, et à partir d’elle, Il appelle à se convertir. Chacun est invité à croire dans l’Evangile: la seigneurie de Dieu s’est faite proche de Ses enfants. Et Jésus annonce cette chose merveilleuse, cette grâce: Dieu, le Père, nous aime, Il est proche de nous et nous enseigne à marcher sur la voie de la sainteté.

Que ton Règne vienne!, répète avec insistance le chrétien quand il prie le Notre Père. Jésus est venu; mais le monde est encore marqué par le péché, peuplé de tant de gens qui souffrent, de personnes qui ne se réconcilient pas et qui ne pardonnent pas, par les guerres et de nombreuses formes d’exploitation. Pensons à la traite des enfants, par exemple. Tous ces faits sont la preuve que la victoire du Christ n’est pas encore complètement réalisée: beaucoup d’hommes et de femmes vivent encore avec le cœur fermé. C’est surtout dans ces situations qu’apparaît sur les lèvres du chrétien la deuxième invocation du Notre Père: Que ton Règne vienne!. Ce qui revient à dire: Père, nous avons besoin de Toi! Jésus, nous avons besoin de toi, nous avons besoin que partout et pour toujours Tu sois le Seigneur parmi nous!.Que ton règne vienne, sois parmi nous.

Que ton Règne vienne!. Semons cette parole au milieu de nos péchés et de nos échecs. Offrons-la aux personnes vaincues et pliées par la vie, à qui a connu davantage la haine que l’amour, a qui a vécu des jours inutiles sans jamais comprendre pourquoi. Donnons-la à ceux qui ont lutté pour la justice, à tous les martyrs de l’histoire, à qui a conclu avoir combattu pour rien et qu’en ce monde domine toujours le mal. Nous entendrons alors la prière du Notre Père répondre. Elle répétera pour la énième fois ces paroles d’espérance, les mêmes que l’Esprit a placées pour sceller toutes les Ecritures Saintes: Oui, je viens vite!. Amen. Et l’Eglise du Seigneur répond: Viens Seigneur Jésus (cf. Ap 2, 20). Et Jésus vient, à Sa façon, mais tous les jours. Ayons confiance en cela. Et quand nous prions le Notre Père, nous disons toujours: Que ton Règne vienne, pour entendre dans notre cœur: Oui, oui, je viens, et je viens vite.

Pape François, Catéchèse sur le Notre Père / extraits (w2.vatican.va)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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