Morceaux choisis – 920 / Pape François

Pape François

Quand nous pensons à Judas qui vendit le Maître. il vient à l’esprit le commerce fait avec les esclaves d’Afrique pour les conduire en Amérique – cela remonte à longtemps – ensuite le commerce, par exemple, des jeunes filles yézidis vendues à Daesh: mais c’est quelque chose qui est loin, c’est une chose. Aujourd’hui aussi on vend des gens. Tous les jours. Il y a des Judas qui vendent leurs frères et leurs sœurs, en les exploitant dans le travail, en ne payant pas ce qui est juste, en ne reconnaissant pas leurs devoirs. Ils vendent même très souvent les choses plus chères. Je pense que pour avoir plus de confort un homme est capable d’éloigner ses parents et de ne plus les voir; de les mettre en sécurité dans une maison de repos et de ne pas aller les voir. Il les vend. 

Aujourd’hui, le commerce humain est comme aux premiers temps: il existe. Et cela pour quelle raison? Jésus a dit pourquoi. Il a donné une seigneurie à l’argent. Jésus a dit: On ne peut pas servir Dieu et l’argent (cf. Lc 16,13), deux maîtres. C’est l’unique chose que Jésus met dans la balance et chacun de nous doit servir: ou tu sers Dieu et tu seras libre dans l’adoration et dans le service, ou tu sers l’argent et tu seras esclave de l’argent. C’est l’option possible et tant de personnes veulent servir Dieu et l’argent. Et ce n’est pas possible. A la fin, ils font semblant de servir Dieu pour servir l’argent. Ce sont des exploiteurs cachés qui sont socialement impeccables, mais ils font du commerce en cachette, également avec les gens: peu importe.

Judas est parti, mais il a laissé des disciples, qui ne sont pas ses disciples, mais ceux du diable. Pensons aux nombreux Judas institutionnalisés dans ce monde. Et pensons également au petit Judas que chacun de nous a en lui à l’heure de choisir: entre loyauté ou intérêt. Chacun de nous a la capacité de trahir, de vendre, de choisir pour son propre intérêt. Chacun de nous a la possibilité de se laisser attirer par l’amour de l’argent ou des biens ou du bien-être futur. Judas, où est-tu? Mais cette question, je la pose à chacun de nous: Toi, Judas, le petit Judas que j’ai en moi: où es-tu?

Pape François, Homélie du mercredi 8 avril 2020 / extrait (vaticannews.va)

image: image: Michelangelo Caravaggio, Le baiser de Judas (fr.wikipedia.org)

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