Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila)
Le château intérieur – VII. Troisièmes Demeures – I
Le Seigneur n’a pas accordé une petite faveur – à ces âmes qui sont entrées dans les Troisièmes Demeures -, en leur faisant franchir les premières difficultés, il leur en fait une très grande, au contraire. Par la divine bonté ces âmes sont, je crois, nombreuses dans le monde. Elles ont un grand désir de ne pas offenser la divine Majesté; elles évitent même les péchés véniels; elles aiment la pénitence: elles ont leurs heures de recueillement; elles emploient utilement le temps; elles s’exercent dans les oeuvres de charité envers le prochain. Tout est bien réglé en elles: leurs paroles, leurs habits, le gouvernement de leur maison, et elles en ont une à conduire. Certes, c’est là un état digne d’envie, et rien, semble-t-il, ne peut empêcher ces âmes de pénétrer jusqu’à la dernière Demeure. Effectivement, si elles le veulent, le Seigneur ne leur en refusera pas l’entrée, car leur disposition est excellente et bien propre à leur attirer toute Sa faveur.
Thérèse d’Avila, Le château intérieur, dans: Oeuvres complètes (Cerf, 1995)
image: Gian Lorenzo Bernini, Estasi di Santa Teresa / Chiesa di Santa Maria della Vittoria, Roma – Italia (artspecialday.com)