La nuit comme le jour illumine – 9

Cristina Kaufmann

La nuit comme le jour illumine – IX

Un regard porté sur l’époque actuelle, sur notre société, sur le monde qui influence notre culture, un regard sur l’Eglise, et sur l’état des individus, me semble indiquer que nous nous trouvons dans une période de nuit, d’obscurité. Perte du chemin, désorientation, peurs, fantasmes, rêves, insécurités, recherche de protection, désir de lumière, de clarté sans nuit: tels sont les aspects qui conditionnent en grande partie la vie de beaucoup. Même si nombre d’idéologies qui prétendaient éliminer la transcendance se sont effondrées, il demeure encore beaucoup de croyances qui, de fait, bannissent la transcendance et ne perçoivent aucune nécessité à formuler des questions existentielles, des interrogations qui ne peuvent trouver aucune réponse satisfaisante sinon à partir du mystère.

On prétend surpasser la sacralité du monde, se libérer des peurs et des angoisses, et l’on ne sait comment, parce qu’on veut en finir avec le mystère absolu. On perd la densité de la réalité créée qui conduit d’elle-même au mystère et, au lieu de nous affranchir de la peur, nous nous plongeons dans une angoisse nouvelle et plus grande encore, faute d’avoir un horizon adéquat, infini, pour notre esprit et notre liberté. 

Eric de Rus, Cristina Kaufmann – Une existence épiphanique (Ad Solem, 2013)

image: Carmel du Pâquier, Suisse (carmel-lepaquier.com)

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