Vous verrez le Ciel ouvert – 16

Vous verrez le Ciel ouvert – XVI

Les entretiens de Charles Journet

Il faut trembler de toucher au mystère de la Vierge Marie. C’est une chose profonde, très pure, très lumineuse. Celui qui manque de ce qu’il faut pour s’en approcher – c’est le cas de chacun de nous à cause de nos résistances et de la lourdeur de notre esprit – va l’abaisser et le déformer dans son optique particulière. Au moment où commence l’Eglise dans sa forme parfaite, la Vierge Marie, c’est l’Eglise. Pour toute la suite des temps, l’Eglise sera mariale ou elle ne sera pas. Si on se trompe sur la Vierge, on se trompe sur l’Eglise; si on se trompe sur l’Eglise, on se trompe sur la Vierge.

Le mystère de la Vierge est le premier contrecoup du mystère de l’Incarnation. Il en va du mystère de la Vierge comme lorsqu’on jette une pierre dans l’eau: il se produit une première onde qui sera la cause de toutes les autres. Ce premier cercle concentrique, c’est la Vierge Marie par rapport à l’Incarnation. Et les ondes vont continuer jusqu’à la fin des temps, et ce sera l’Eglise.

Au pied de la Croix, la Vierge a épousé plus intensément que personne le désir qu’avait son Fils de sauver le monde entier. Elle intercède pour que ce désir s’accomplisse en tous les hommes, pour que tous ceux qui ne s’y refuseront pas soient sauvés; en ce sens, elle est Mère de tous les hommes, qu’ils le sachent ou qu’ils l’ignorent. Mais pour ceux qui sont ouvertement membres du Corps mystique dont le Christ est la Tête, son intercession se colore d’une flamme nouvelle. Elle supplie pour que, selon leur force, ils puissent être un peu, dans le Christ, non seulement sauvés, mais sauveurs des autres hommes; en ce sens précis, Marie est invoquée comme Mère de l’Eglise.

Charles Journet, Entretiens sur Marie / extraits (Parole et Silence, 2001)

image: Chartreuse de la Valsainte, Charmey / Suisse (acustica-godel.ch)

Print Friendly, PDF & Email

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications