Claudio Montale
La nouvelle a frappé comme la foudre, au printemps de l’an dernier: Raphaël, 33 ans, a mis fin à ses jours. Discrètement, comme fut discrète toute sa vie. Sans un mot, sans prévenir personne.
Que s’est-il donc passé? Souffrait-il d’un mal incurable? Apparemment non. Ou de mélancolie chronique? Pas vraiment. De surmenage dans son travail? Rien de sérieux. Auprès de sa compagne? Il ne semble pas. Alors?…
Pour sa famille et ses proches, son acte était incompréhensible. Colère, douleur, révolte, amertume les ont envahis, face à ce presque jeune homme qui les a quittés en emportant sa souffrance extrême jusqu’à la mort, sans en livrer le secret.
Et Dieu dans tout ça, pourrait-on ajouter? Silencieux, impuissant, absent? On peut se hasarder à dire qu’Il a souffert pour lui et avec lui – comme au Chemin de Croix auprès de Son Fils –, qu’Il l’a accompagné dans sa nuit, mais de là à croire qu’Il l’a aidé à franchir le pas pour mettre fin à ses angoisses? Non, bien sûr. Alors?…
Un an plus tard, sa compagne et quelques amis se sont réunis devant la maison familiale, désarmés – car vive encore la blessure – et acceptant de n’avoir pas trouvé de réponses pertinentes à leurs interrogations, mais habités par le besoin d’évoquer les moments heureux (et les autres) passés ensemble avec Raphaël au fil des ans.
Et ils ont décidé, d’un seul cœur, pour lui dire merci de l’avoir connu et aimé, de planter dans le jardin familial un arbre à son nom afin que son souvenir demeure vivant pour tous.
Discrètement, Jésus, Lui aussi – sans être reconnu – a dû être à l’œuvre au milieu d’eux: Lui, le Miséricordieux et le Vivant par excellence…
Claudio Montale, Je suis la Vie (presse.saint-augustin.ch)
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