Chemins de traverse – 861 / Eugène Delacroix

Eugène Delacroix

La mer était basse et m’a permis d’aller fort loin sur un sable qui n’était pas trop humide. J’ai joui délicieusement de la mer; je crois que le plus grand attrait des choses est dans le souvenir qu’elles réveillent dans le cœur ou dans l’esprit, mais surtout dans le cœur. Je pense toujours à Bataille, à Valmont, quand je m’y suis trouvé pour la première fois, il y a tant d’années…

Le regret du temps écoulé, le charme des jeunes années, la fraîcheur des premières impressions agissent plus sur moi que le spectacle même. L’odeur de la mer, surtout à marée basse, qui est peut-être son charme le plus pénétrant, me remet, avec une puissance incroyable, au milieu de ces chers objets et de ces chers moments qui ne sont plus…

Eugène Delacroix, Journal (Plon, 1998)

image: Eugène Delacroix, Vue de la campagne anglaise avec la Tamise et le collège de Greenwich (lejournaldesarts.fr)

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