Vous verrez le Ciel ouvert – 21

Vous verrez le Ciel ouvert – XXI

Les entretiens de Charles Journet

Les gens ont bien raison de compter sur notre prière, de suspendre leur vie spirituelle à notre prière! J’ai fait beaucoup de catéchismes de conversion. Tout récemment encore, quelqu’un est venu me voir. J’ai demandé: Mais quand avez-vous eu la première idée de venir à l’Eglise?J’avais entendu un catéchisme avec des petites filles qui étaient de mon âge. J’ai demandé quel était le prêtre; il avait fait un bon catéchisme. Puis ça a porté ses fruits. Les gens ont raison de compter sur notre intercession. Pourtant, si souvent hélas, nous sentons la misère de notre prière. Il y a comme une sorte de sentimentde notre néant.

Qui suis-je devant Dieu pour prier pour les autres? Est-ce que je suis ce qu’ils pensent de moi? Ils pensent de moi plus que je ne suis – etz heureusement qu’ils ne savent pas qui je suis! – parce ce qu’à travers moi, quand ils me demandent une prière, c’est à l’Eglise qu’ils la demandent. Et là, ils ne se trompent pas sur la qualité de ce que je suis, sur la pauvreté de ma prière, surtoiut peut-être à certains moments d’accablement et d’épreuves intérieures. Vous dites des paroles que vous savez vraies, mais intérieurement, elles n’ont pas de résonance. Lorsque nous sentons que notre prière est si peu fervente et si peu brûlante, y a-t-il mensonge? Non, parce que j’ai toujours demandé à la Vierge Marie de reprendre ma prière, de la porter elle-même à son Fils Jésus, de la purifier et de la faire brûler. Ce que je bne peux pas faire, ce que je ne sais pas faire, ce que je ne ferai jamais assez, c’est elle qui vient le faire dans ma pauvre prière maladroite, ignorante de ce qu’il faut demander, si peu transparente et si peu ardente.

Je pense à tous ceux que nous aurons pu aider au cours de notre vie et qui se trouvaient dans une détresse. Ils viennent à nous; puis nous disons quelque chose. Nous avons peut-être pu momentanément les aider. A nouveau ils s’en vont, et la paix semble maintenant faite. Puis, nous les perdons de vue. Nous ne savons plus où ils sont. Nous autres prêtres, nous ne pouvons plus intervenir directement dans toutes ces misères qui nous ont été un jour présentées. Mais nous les avions confiées à la Vierge Marie qui les garde dans les plis de son manteau. 

Charles Journet, Entretiens surMarie / extraits (Parole et Silence, 2001)

image: Chartreuse de la Valsainte, Charmey / Suisse (acustica-godel.ch)

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