Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila)

O Dieu, qu’il est beau, qu’il est merveilleux, de voir un feu qui refroidit, qui va jusqu’à glacer toutes les affections de ce monde, lorsqu’il exerce son action de concert avec l’eau vive du ciel, avec cette source d’où procèdent les larmes, et qui sont un don de Dieu, non le fruit de nos efforts! Que ce feu enlève toute chaleur aux choses d’ici-bas, cela est certain. L’âme devient incapable de s’y arrêter, à moins qu’elle n’espère y trouver un moyen d’allumer dans les autres ce feu céleste; car, insatiable par sa nature, ce feu embraserait, s’il était possible, le monde entier.

Thérèse d’Avila, Le chemin de perfection, dans: Oeuvres complètes (Cerf, 1995)

image: Carmel de Fribourg / Suisse (carmel.asso.fr)

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