Vous verrez le ciel ouvert – 58

Vous verrez le Ciel ouvert – LVIII

Les entretiens de Charles Journet

Il faut supplier pour qu’aucune âme n’entre en enfer; cette supplication pourra être exaucée, au moins dans une certaine mesure. Le père Charles de Foucauld écrivait en tête de son petit Catéchisme: Seigneur, faites qu’aucun des mortels ne soit damné!

Le dogme de l’enfer, de l’amour refusé, c’est pour nous un mystère, même un scandale, comme une sorte d’épine dans le coeur. Il faut qu’il soit cela pour nous. Seuls les tout grands saints, à certains moments, arrivent à dominer ce scandale et à se trouver dans la paix. Angèle de Foligno, à un moment donné, dit à peu près cela: Je voyais la bonté de Dieu autant dans les élus que dans les damnés. D’une part la bonté de Dieu accueillie, d’autre part la bonté de Dieu refusée; et cela m’a donné une grande paix.

C’est seulement quand nous serons de l’autre côté que s’éclairera pour nous le mystère de l’enfer, quand nous le verrons, non plus avec nos pauvres yeux, mais avec les yeux de Dieu: cet immense mystère de la création faite pour accueillir l’Amour, qui l’accueille en effet et par là crée le Ciel, mais qui le refuse aussi dans une partie d’elle-même.

Charles Journet, Entretiens sur les fins dernières / extraits (Parole et Silence, 2011)

image: Chartreuse de la Valsainte, Charmey / Suisse (acustica-godel.ch)

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