Morceaux choisis – 483 / François Mauriac

François Mauriac

C’est parce que l’adoration du Père en esprit et en vérité s’accomplit à chaque instant du jour et de la nuit dans des milliers de cellules, dans les choeurs innombrables des couvents et des abbayes, et qu’elle demeure l’état permanent d’une foule immense de fidèles de tout âge, de toute race et de toute condition, que la vieille Eglise mère se soucie peu des parasites qui rongent le manteau de pourpre qu’au jour de son triomphe Constantin lui jeta sur les épaules. Si le manteau de César ne recouvrait pas sa nudité suppliciée et divine, ce serait trop simple: toute l’humanité tomberait à genoux, l’Eglise ne serait plus un mystère.

François Mauriac, La pierre d’achoppement, dans: Oeuvres autobiographiques (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1990)

image: Andrés Gallego de Montiel, sainte Thérèse d’Avila (iglesianavarra.org)

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