Jésus-Christ ou rien – 12

Jésus-Christ ou rien – XII

Bernard Bro

Pour accepter par amour d’être sans force, ce n’est pas de la force qu’il faut, c’est de l’amour. Ce n’est pas en serrant les dents qu’on y arrivera, parce que si on est capable de serrer les dents, c’est qu’on est fort, et tant qu’on est fort – de cette force-là – on ne sait pas encore ce que c’est que l’espérance. Le Christ ne s’est pas crispé pour aller à Sa passion, Il ne s’est pas donné du coeur. Il savait bien que c’était impossible. Simplement Il a dit: Père, que ta volonté se fasse et non la mienne, ce qui est d’un autre ordre, d’un autre monde, du monde de l’amour. Et non pas seulement un amour à la manière humaine, mais d’un amour excessif, d’un amour à la mesure de Dieu et à la manière de Dieu, c’est-à-dire d’un amour que nous ne pourrons jamais produire de nous-mêmes. Cet amour-là n’est pas de chez nous. Il faut que Dieu l’insuffle en nous, il faut qu’Il vienne aimer Lui-même en nous.

Bernard Bro, Contre toute espérance / extraits (Cerf, 1975)

image: Pericle Fazzini, La Résurrection – Salle d’audience Paul VI, Vatican (bestglitz.com)

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