Chemins de traverse – 38 / Maurice Zundel

Maurice Zundel

Quel repos, quand on est submergé par le bruit des contacts humains, trop humains, de pouvoir s’entretenir avec les livres et de scruter, sous leur conduite et sans quitter sa chambre, la terre, le ciel ou la mer, les secrets de la biologie ou ceux du coeur humain, les arcanes de l’histoire ou la psychologie si variée des langages!

Les livres, je leur dois cette conversation qui ne lasse ni ne blesse jamais, ce besoin de silence qu’ils nourrissent, ce tranquille bonheur qui n’est pris à personne, ce stimulant indispensable qu’ils ne cessent d’offrir à ma pensée et, dans les heures tragiques, la présence de l’éternel, dont ils sont la quête et le signe. J’ai toujours trouvé en eux, quand l’humanité devenait folle, la force d’espérer et de croire, malgré tout, en l’homme, à cause de ces meilleurs d’entre nous qui, au-delà d’un absurde carnage, ne cessaient d’orienter nos regards et nos efforts vers le pays de la vérité.

Maurice Zundel, Les livres, dans: Hymne à la joie (Anne Sigier, 1992)

image: http://youqueen.com

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