Seigneur, apprends-nous à prier – 66

Pape François

Seigneur, apprends-nous à prier – LXVI

Il existe une contestation radicale de la prière, qui dérive d’une observation que nous faisons tous: nous prions, nous demandons, et pourtant nos prières semblent parfois ne pas être écoutées: ce que nous avons demandé – pour nous ou pour les autres – ne s’est pas réalisé. Nous vivons cette expérience, très souvent. Ensuite, si le motif pour lequel nous avons prié était noble (comme peut l’être l’intercession pour la santé d’un malade, ou pour que cesse une guerre), sa non-réalisation nous paraît scandaleuse. Par exemple, pour les guerres: nous prions pour que finissent les guerres, ces guerres dans tant de parties du monde. Des pays qui sont en guerre depuis tant d’années, des pays martyrisés par les guerres. Nous prions et elles ne finissent pas. Comment cela se fait-il? Si Dieu est le Père, pourquoi ne nous écoute-t-il pas? Lui qui a assuré qu’il donneraitt de bonnes choses à Ses enfants qui le Lui demandent (cf. Mt 7,10), pourquoi ne répond-Il pas à nos requêtes? C’est une expérience que nous avons tous faite.

Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous met en garde contre le risque de ne pas vivre une authentique expérience de foi, mais de transformer la relation avec Dieu en quelque chose de magique. En effet, quand nous prions, nous pouvons tomber dans le risque que ce ne soit pas nous qui servons Dieu, mais de prétendre que ce soit Lui qui nous serve. Voilà alors une prière qui réclame toujours, qui veut orienter les événements selon notre dessein, qui n’admet pas d’autres projets que nos désirs. Jésus a eu, en revanche, une grande sagesse en mettant sur nos lèvres le Notre Père. C’est uniquement une prière de demandes, comme nous le savons, mais les premières que nous prononçons sont entièrement du côté de Dieu. Elles demandent que se réalise non pas notre projet, mais Sa volonté à l’égard du monde. Il vaut mieux Le laisser faire: Que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite (Mt 6, 9-10). 

Dans certaines occasions, la solution du drame n’est pas immédiate. Même dans notre vie, chacun de nous fait cette expérience. Ayons un peu de mémoire: combien de fois avons-nous demandé une grâce, un miracle, disons-le ainsi, et rien ne s’est produit. Ensuite, avec le temps, les choses se sont arrangées, mais à la manière de Dieu, la manière divine, pas selon ce que nous voulions à ce moment-là. Le temps de Dieu n’est pas notre temps.

Apprenons cette patience humble d’attendre la grâce du Seigneur, attendre le dernier jour. Très souvent l’avant-dernier jour est très laid, car les souffrances humaines sont laides. Mais le Seigneur est là le dernier jour et Il résout tout.

Pape François, Catéchèse: La certitude d’être entendus / extraits (w2.vatican.va)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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