Maurice Zundel
Les vrais croyants font peu de bruit. Ayant à l’égard de leur foi une pudeur infinie, ils préfèrent le silence au discours, quand les droits de la vérité et les exigences de l’amour ne leur font point un devoir de parler. Ils savent que le message du Christ en l’Eglise doit être pris du dedans, que les mots y reçoivent un sens nouveau et qu’ils veulent dire plutôt ce que Dieu n’est pas que ce qu’Il est, en nous suggérant par ce qu’il y a de meilleur en l’expérience humaine: les abîmes de joie, de douleur et d’amour où l’âme qui vit de la vérité rencontre en d’éblouissantes ténèbres, le visage éternellement jeune du Dieu vivant.
Maurice Zundel, L’évangile intérieur (Saint Augustin, 2007)