Une étreinte de feu – 252 / Alexandre Sojénitsyne

Alexandre Sojénitsyne

Comme il m’est facile de vivre avec Toi, Seigneur! Comme il m’est facile de croire en Toi! Lorsque mon esprit tombe dans la perplexité ou se tait, accablé; lorsque les gens les plus intelligents ne voient pas plus loin que le soir d’aujourd’hui et ne savent pas ce qu’il faudra faire demain, Tu me donnes la claire confiance que Tu existes et que Tu as souci que toutes les routes vers le bien ne soient pas fermées. Par-dessus les cimes de la gloire terrestre, je regarde avec étonnement ce chemin que jamais je n’aurais pu inventer moi-même, ce chemin merveilleux au-delà du désespoir, là d’où, moi aussi, je pourrai envoyer à l’humanité un reflet de Ta lumière. Et ce qu’il faudra que je leur dise moi-même, Tu me le donneras, et si je n’y parviens pas, cela veut dire que Tu en as destiné d’autres pour cela. Oui, Seigneur, toutes nos vies sacrifiées, nos vies boiteuses, nos gémissements et nos larmes, tout cela ne donnera-t-il pas une beauté éternelle et achevée? Je sens avec tant de clarté que ce qu’il y a en moi n’est pas encore tout moi. Je sens quelque chose de très indestructible, quelque chose de très, très haut: Quelque chose comme un éclat de l’Esprit universel!

Alexandre Soljénitsyne, dans: François Varillon, Joie de croire – Joie de vivre (Centurion, 1981)

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